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"Après une bonne nuit à l'hôtel Inbar à Arad, nous partons à 8h du matin vers le Sud, traversant le désert de Tsin, pour arriver au désert du Néguev.
Nous bénéficions des commentaires éclairants de notre guide et de Marie-José, qui se complètent l'un l'autre.
Nos premiers mots d'Hébreu : désert se dit Mitbar et veut dire lieu sans parole, et Néguev veut dire "sec".
Ce n'est pas le désert de sable comme on l'imagine au Sahara. C'est un désert de pierres avec quelques broussailles et arbustes, des collines travaillées par les tremblements de terre et l'érosion.
Notre première escale est Beer Sheva, ville citée 23 fois dans la Bible.
Les restes de l'ancienne ville fortifiée nous accueillent avec un puits, ce qui permet de se rappeler plusieurs épisodes :
- le puits que Dieu montra à Agar quand elle fut chassée, avec son fils Ismaël à cause de la jalousie de Sarah et qu'elle arriva au désert où elle pensait périr de soif.
- le puits du serment aux 7 brebis où Abraham et Abimelek ont conclu un accord de Paix.
Cf. Genèse chap. 21
Dans ces étendues désertiques, l'eau est si rare qu'elle est une source de conflits depuis toujours, mais le puits et la citerne sont des lieux où se manifestent l'hospitalité, l'accueil de l'étranger, car il y a toujours un accès aménagé pour qu'il puisse s'y désaltérer et y faire boire ses bêtes.
Comment avoir de l'eau dans ces zones désertiques ? Au centre des villes était construite une citerne où était récoltée l'eau de pluie : 3-4 fortes pluies permettaient d'avoir assez d'eau pour l'année. Pour faire pousser les plantes, cultiver oliviers, vignes, palmiers, les Nabatéens avaient trouvé l'ancêtre de la technique d'irrigation au goutte à goutte : ils inclinaient des pierres plates au pied des arbres, de telle sorte que même l'eau de la rosée du matin puisse couler jusqu'à la base de l'arbre.
Depuis les citernes, il y avaient des systèmes de canaux qui acheminant l'eau vers les champs situés à l'extérieur. Enfin, non loin de la citerne se trouvait l'entrepôt ; les maisons étaient adossées aux remparts des villes.
La durée du siège d'une ville était en général déterminée par la quantité de réserves en eau et en nourriture dont elle pouvait disposer.
Poursuivant vers le sud, toujours dans le désert du Néguev, nous nous arrêtons à Ein Avdat (Ein : qui signifie la source, et Abodat, ancien roi Nabatéens divinisé, dont le nom a été déformé en Avdat). Ici, les collines ont laissé la place aux canyons, avec de superbes strates de calcaire et de roches volcaniques. L'endroit est magnifique et nous invite à la contemplation ! Invités à faire silence, nous avançons dans une gorge, entre ces superbes parois sculptées, sur un chemin étroit mêlant sable et pierres, puis apparait un filet d'eau, puis de petites mares, puis enfin la gorge s'ouvre sur une cascade et son bassin. Incroyable ! Jamais on n'aurait pu imaginer une telle merveille de là où nous venions ! Comment ne pas admirer l'œuvre de Dieu dans un tel lieu !
Cette petite marche nous permet aussi d'imaginer le peuple de Dieu récriminant contre Moïse lors de la traversée du désert après la sortie d'Égypte, et sa joie quand il a accueilli le miracle de l'eau jaillissant du rocher. Dieu nous est toujours fidèle et il pourvoit à nos besoins ! Il fait jaillir des miracles dans nos vies !
Le déjeuner est l'occasion d'un petit saut dans l'histoire contemporaine d'Israël, puisque mangeons dans le Kibboutz (qui signifie groupe) Sde Boker, fondé par David Ben Gourion qui en a également inventé le concept peu avant 1948, pour convaincre la communauté internationale d'inclure le Néguev dans les territoires prévus pour la création de l'état d'Israël. Le kibboutz mélange sionisme et idéal socialiste proche du communisme, les membres qui y vivent, mettent leurs revenus en commun et/ ou travaillent ensemble pour la communauté.
Les kibboutz fonctionnent aujourd'hui comme des coopératives agricoles, dans un cadre fortifié. Ils comportent des logements, une cantine et peuvent avoir une garderie, voire une école.
Enfin, nous atteignons les restes de l'ancienne Avdat, une ville fondée par les Nabatéens sur la route de l'encens et des épices.Envahis successivement par les Romains et les Byzantins, les Nabatéens sont ultérieurement devenus des cultivateurs.
Les ruines visitées ce jour, sont les vestiges des constructions byzantines : églises, pressoirs, vestiges de maisons troglodytes.
Nous célébrons la messe dans une de ces églises, sous un ciel bleu magnifique et un soleil resplendissant, sur le thème de la bénédiction !
Et oui, nous sommes vraiment bénis de vivre ce pèlerinage ! Alléluia !"
Sophie de M.
Des photos de la journée (prises par Xavier de M. et Patrick K.):
" Vue du désert du Néguev depuis le kibboutz Sde Boker, où se trouve la tombe de Ben Gourion. C'est sec !"
"Bénédiction de Pascal et de Christian à la fin de la messe dans les ruines d'Avdat, pour fêter leurs anniversaires respectifs"
"La cascade au fond de la gorge"
"Ibex (Bouquetin local) . L'ibex sur fond vert au jaune est le logo des parcs nationaux israéliens."
"A Ber Sheva, nous rentrons dans la citerne de l'ancienne ville."
"Le puits de Beer Sheva"
"Ruines d'Avdat"
"Ruines d'Avdat"
"Démonstration de maîtrise de l'irrigation (rien ne poussait ici avant qu'on ne mette en place l'irrigation goutte à goutte.)"
L'album photos du pèlerinage en Terre Sainte : ICI