Bel exemple de salutation, libre à chacun d'adopter le geste qui lui convient
Texte de Jean D.
Claire Ly, que certains d’entre nous connaissent, nous communique ce texte qui peut alimenter notre réflexion quant au sens que nous donnons à tous nos gestes, et le respect des gestes des autres cultures.
Claire Ly
" Alésienne d'adoption depuis quarante ans, j'ai opté en toute simplicité pour la manière européenne de se saluer : on se touche la main, on s'embrasse trois fois pour exprimer la chaleur de l'accueil qui n'a de comparable que le soleil du sud de la France.
Un virus nommé Covid-19 est venu troubler ces gestes de salutation ; sa contagiosité a fait apparaitre un nouveau concept, "la distanciation sociale" : nous sommes invités à maintenir une distance d'au moins un mètre avec les autres personnes. Voilà qui m'amène à reprendre les gestes de salutation du Cambodge, mon pays d'origine : nous nous saluons en joignant nos deux mains. Ce geste a son langage, très symbolique : mains jointes devant la poitrine, les doigts tendus évoquent la forme d'un bouton de lotus, plante vénérée dans tout le continent asiatique, depuis la nuit des temps. Le caractère sacré du lotus est lié aux étonnantes propriétés hydrophobes de ses feuilles : les gouttes d'eau n'adhèrent pas aux feuilles et roulent en emportant les poussières présentes sur leur surface. Les scientifiques parlent alors de "l’effet-lotus". Cette capacité du lotus d'être toujours immaculé fait que sa fleur symbolise la vie spirituelle. Comme les grandes feuilles de lotus reçoivent l'eau de pluie qui roule et emporte tous les contaminants, nous accueillons le don de la grâce qui renouvelle notre vie. Les Khmers catholiques adoptent cette posture de salutation pour dire le "Notre Père", ils proclament par l'attitude de leur corps, qu'ils sont ces lotus poussant dans des marécages nauséabonds, mais habillés d'une telle beauté délicate que "Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d’eux" (Mt 6-29) " .